En moins d’un siècle, la production agricole globale a plus que doublé, que ce soit en France mais aussi dans la plupart des pays développés. L’augmentation des rendements agricoles, commandée par la nécessité à partir de la deuxième moitié de 20ième siècle, de nourrir une population mondiale s’accroissant de façon exponentielle, a été rendue possible par :
- L’augmentation des surfaces dédiées aux cultures et à l’agriculture en général.
- L’utilisation de plus en plus massive de produits chimiques : engrais, amendements, pesticides, oligoéléments et biostimulants.
- La mise à disposition aux agriculteurs, de semences de plus en plus performantes, en termes de potentiel de rendement hectare et de comportement au champ.
- Une mécanisation toujours plus performante, permettant une agriculture de masse en termes de surfaces mises en culture sur l’exploitation, de production agricole récoltée à l’hectare.
Les années 2000 : la baisse des rendements, les crises et l’avenir ?
Cependant, depuis quelques décennies, on assiste à un phénomène général de plafonnement des rendements agricoles à l’hectare. Et ce, malgré une génétique (semences) et des produits (engrais, pesticides) toujours plus performants.
On parle de plus en plus, de fatigue des sols, de pollutions de l’eau, des surfaces agricoles et de l’environnement en général. On constate aussi l’apparition de dérèglements climatiques plus ou moins localisés entraînant une diminution ou des excès ponctuels de ressources en eau ainsi que des chaleurs extrêmes. Les défis à relever pour l’agriculture au 21ième siècle, sont colossaux. En effet, aux enjeux environnementaux s’ajoutent 10 milliards d’individus à nourrir à l’horizon 2050 ! Aujourd’hui, il est urgent de réduire l’impact négatif de l’agriculture sur l’environnement tout en produisant plus et mieux.
Le rendement sous une autre approche : se réapproprier le sol
Pour ce faire, il est grand temps de revenir aux fondamentaux de l’agronomie appliqués aux cultures. En une phrase : revenir à la notion de sol et du rapport complexe que les plantes entretiennent avec lui.
En effet, toute production agricole, se traduisant in fine par un rendement à l’hectare d’une culture donnée, est le fruit d’une alchimie complexe entre :
- le sol
- ses composantes physicochimiques
- son activité biologique
- son statut organique
- les teneurs en éléments nutritifs
- la quantité d’eau disponible sur le cycle de production et sur la rotation.
L’agriculteur doit apprendre à maîtriser tout cet écosystème pour en tirer un profit maximum. Cela passe par des rendements agricoles quantitatifs et qualitatifs élevés et une préservation de l’état de son patrimoine sol.
Le sol n’est pas qu’un support de culture plus ou moins inerte et plus ou moins riche, où il suffirait d’apporter des engrais à des doses appropriées et de protéger les plantes contre les maladies et les ravageurs. Bien au contraire, un sol est un milieu foisonnant de biomasse (bactéries, champignons, vers de terre, matière organique, etc.), échangeant en permanence avec les plantes présentes en surface.
Mieux comprendre et considérer le rapport sol/plantes/biomasse fait l’objet d’un travail important de recherche. Cela est fondamental pour l’avenir des rendements en agriculture, les limites de la chimie ayant été largement atteintes.
Assurer les rendements agricoles pour relever les défis
La recherche et l’évolution des techniques agricoles ont permis la course à l’augmentation des rendements, assurant ainsi la suffisance alimentaire d’une partie de la population mondiale. Cela s’est fait au prix d’un changement progressif du rapport entre la société et ses agriculteurs. Le plébiscite d’une agriculture bio en est l’illustration et contraste avec les différentes crises sanitaires et environnementales.
L’ évolution démographique de certains continents comme l’Afrique ou l’Asie, vont nécessairement voir augmenter leur consommation en céréales comme le riz ou le blé. Les terres cultivées pourront-elles être plus nombreuses face au réchauffement climatique, à l’érosion et à l’urbanisation ? Il est probable que seules des décisions politiques internationales et nationales puissent le permettre, ce qui n’est pas garanti.
Le défi est de taille pour les prochaines décennies : continuer d’augmenter les rendements agricoles sur les parcelles disponibles dans le monde, en diminuant l’impact sur l’environnement et en luttant contre le réchauffement climatique.
Une solution existante faisant office de dénominateur commun partout sur terre est possible : il s’agit de changer de paradigme en augmentant la fertilité biologique des sols !