La fertilisation de la vigne en azote et la conservation des sols

L’azote joue un rôle majeur dans le fonctionnement de la vigne et ses effets sont importants sur le rendement en raisins. Entre engrais minéraux, engrais organiques et techniques de conservation des sols, toutes les méthodes de pilotage de l’azote sont importantes pour une maîtrise quantitative et qualitative des raisins.

 

Les besoins en azote de la vigne

Bien que capitaux dans sa physiologie et son métabolisme (croissance et synthèse des protéines) les besoins de la vigne en azote restent relativement faibles entre 20 et 40 unités d’azote par hectare pour du raisin de cuve. Ces besoins peuvent doubler pour une production par hectare plus importante, en fonction du niveau de vigueur recherché.

 C’est à partir du stade de la floraison que les besoins en azote de la vigne augmentent et ce jusqu’à la véraison. Etant donné leur étalement sur plusieurs mois, les besoins de la vigne en azote peuvent être satisfaits, tout au moins en partie, par la minéralisation de la matière organique du sol. Cette minéralisation va dépendre des conditions climatiques (températures, humidité…), du type de sol (taux d’argile, pH) mais aussi de la qualité des restitutions en matières organiques réalisées par le viticulteur.

 

Fertilisation organique et travail du sol en vigne

Pendant longtemps le labour des vignes a été le principal moyen de désherbage. Les traitements de synthèse ont permis l’abandon de cette pratique avec pour conséquence :

La baisse de l’activité biologique, donc de la minéralisation, cette baisse étant d’autant plus marquée qu’augmentent les traitements

La compaction des sols relative à la baisse de la faune et de la microflore

L’érosion faute de pénétration des pluies dans un sol croûté

Pour éviter ces phénomènes, réduire le recours aux produits de synthèse tout en conservant les sols et permettre une minéralisation suffisante pour alimenter la vigne en azote, la conjugaison entre un travail du sol modéré et superficiel et une meilleure gestion des matières organiques et de l’enherbement reste la meilleure option.

 

Maintenir la fertilisation en azote de la vigne par l’enherbement et les matières organiques

Le broyage sur place des sarments de taille génère un humus ligneux, sous l’effet des champignons, apte à stabiliser la terre fragile des pente, sensibles à l’érosion.

De même les couverts végétaux sont pratiqués dans de plus en plus de vignobles. Là encore cet enherbement protège contre l’érosion et recycle les nitrates lors de leur restitution et minéralisation par les bactéries. Parfois en concurrence avec la vigne sur les ressources en eau et en éléments minéraux, cette technique permet d’éviter un excédent de rendement lorsque l’appellation garantit la qualité.

Enfin l’apport de matières organiques (compost, fumier) est un moyen efficace pour le raisonnement de l’apport d’azote sur la parcelle de vigne. Avant son utilisation il faudra en vérifier son rapport C/N, reflet de son profil de minéralisation. On considère qu’un rapport C/N proche de 25 est équilibré. Il faudra également veiller à la bonne activité de la vie du sol. L’indice d’activité biologique d’une analyse de sol est un bon critère de lecture.

Enfin, l’apport d’azote sous forme d’engrais minéraux sera envisagé si la gestion de la matière organique est correcte et si une carence est diagnostiquée. Vis-à-vis des micro-organismes du sol, la forme ammoniacale sera alors privilégiée.

 

Les apports de matières organiques : une source d’azote… mais pas seulement

Les apports d’amendements organiques en viticulture sont souvent recommandés pour leur effet sur la structure du sol et pour leur richesse en azote, en phosphore et en potassium. Ils sont aussi une source d’apport en oligo-éléments. En effet, une plante en état de carence sera plus sensible aux maladies et nécessitera plus de traitements, avec les incidences que nous avons vues plus haut sur les micro-organismes.

La fertilisation, minérale ou organique, en éléments majeurs et oligo-éléments, n’est pas juste le moyen de faire pousser une plante. De nombreuses études montrent qu’une plante bien nourrie, c’est-à-dire sans carence, ni excès, en harmonie avec l’écosystème sol, résiste mieux aux différentes maladies, qu’elles soient fongiques ou virales. Sans minimiser le rôle du maître de chais, nul doute qu’une nutrition complète d’une plantation de vigne aura également, des répercussions sur la qualité et la complexité finale du vin… objectif principal du vigneron !

 

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