Comment nourrir les plantes sur un sable : utiliser des engrais ?
Que ce soit dans son jardin potager ou plus encore, dans le cadre d’une exploitation agricole, les sols sableux peuvent poser problème, s’agissant de maintenir et de favoriser la fertilité de sa parcelle.
En effet, les sols de nature sableuse, sont dits « légers », excessivement filtrants et drainants toute l’année. L’eau n’y stagne jamais en automne ou en hiver. La terre s’y réchauffe rapidement au printemps, mais s’assèche tout aussi vite l’été. La faible capacité de rétention des sables (eau, éléments fertilisants…), fait qu’un sol sableux lessive énormément, d’où une perte importante d’éléments qui ne profitent pas aux plantes.
Le premier réflexe, face à une terre sableuse, serait d’avoir une tendance à sur-fertiliser (apporter plus d’engrais, fractionner les apports…), afin de compenser le lessivage. Mais ce premier réflexe n’est pas forcément le bon, ni d’un point de vue agronomique, et encore moins économiquement, sauf à vouloir essayer de remplir le Tonneau des Danaïdes ! On ne parlera même pas des atteintes à l’environnement (pollution des sols, des eaux…) !
Connaître les critères d’un sol sableux pour adapter ses pratiques
Le bon réflexe, s’agissant de la fertilisation en terrain sableux, c’est d’augmenter son pouvoir de rétention… Il faut donc penser « statut de la matière organique » de sa terre. En effet, la capacité d’un sol à retenir les éléments fertilisants, est fonction de :
- Sa texture argileuse (faible par définition en terre sableuse, au contraire des sols argileux). On pourra, à l’échelle d’un jardin potager, augmenter ce taux localement, en apportant régulièrement du terreau, mais cette approche est illusoire et vaine, quand on passe à l’échelle d’une l’exploitation agricole.
- La quantité de matières organiques présentes, et de l’activité microbienne du sol. Cette dernière joue un rôle capital, dans la notion de fertilité. On y distingue :
- Une microflore de nutrition composée de bactéries et de champignons, vivants en symbiose au niveau des racines des plantes et qui retraite en permanence les éléments dans le sol (matières organiques, azote, engrais, amendements…), les stocke et les rend assimilables par la plante.
- Une microfaune et une macrofaune (myriapodes, arthropodes, vers de terre…), qui quant à elles, de concert avec la microflore, enfouissent, structurent et participent ainsi, à la rétention des éléments, mais aussi de l’eau.
- Son état calcique, et plus particulièrement, le pH du sol. En effet, un pH acide (< 7), sera un frein à l’activité microbiologique des sols sableux décrite ci-dessus, et partant de là, à sa capacité de fournir à la plante en quantité suffisante, les éléments fertilisants comme l’azote.
Comment augmenter la fertilité d’un sol sableux : quelles pratiques ?
On l’aura donc compris, rendre fertile un sol sableux, c’est :
- Le travailler le moins possible, et en tout état de cause, que de façon superficielle, afin de préserver l’équilibre de la vie du sol.
- Favoriser cette vie du sol, en apportant régulièrement de la matière organique (compost, fumier, engrais verts, restitution au sol des résidus des cultures précédentes…), afin d’apporter aux écosystèmes à l’œuvre, de la matière organique à recycler en humus, mais aussi le « carburant » essentiel à son développement propre (chaînes carbonées, éléments catalyseurs…). Dans des cas extrêmes, on pourra envisager l’apport d’engrais à base de microorganismes, afin de recoloniser des sols particulièrement déficients en la matière.
- Bien choisir les formes d’engrais apportés à la plante. En effet, les engrais chimiques sont plus ou moins acidifiants, ce qui freine l’activité microbienne du sol.
- Assurer un pH proche de la neutralité, par des apports d’amendements (carbonates de calcium, chaux…), pour les mêmes raisons qu’évoquées ci-dessus.
Souvent considéré comme une terre pauvre, les clés du développement des végétaux sur une terre de nature sableuse, se résument à deux idées : amendements minéraux et organique, et vie du sol.
Augmenter le réservoir du sol et son activité biologique pour une meilleure rétention en eaux et en élément minéraux afin d’assurer la nutrition des plantes durant toute l’année.